Djibouti : Internet cher et de mauvaise qualité malgré 9 câbles sous-marins



Djibouti : Internet cher et de mauvaise qualité malgré 9 câbles sous-marins

Djibouti : Internet cher et de mauvaise qualité malgré 9 câbles sous-marins

A l’ère de l’économie numérique, l'Internet est considéré par l’Organisation des Nations unies comme un service de base essentiel. Il a la capacité de transformer les conditions de vie de millions de personnes sur le continent.

Djibouti est actuellement connecté à neuf câbles sous-marins de fibre optique. Malgré cette connexion multiple, la Banque mondiale déplore la cherté du coût d’Internet et la qualité qui demeure mauvaise. Dans son rapport diagnostic de 2023 sur l’économie numérique du pays, l’institution internationale souligne que le prix de l'Internet haut débit est parmi les plus élevés de la région Afrique du Nord - Moyen-Orient (MENA). La Commission du haut débit préconise que le tarif du gigabit soit égal ou inférieur à 2% du revenu national brut moyen mensuel par habitant du pays pour être considéré comme abordable.

Tarifs selon le revenu national brut moyen mensuel par habitant.

Internet mobile

Internet fixe

Tunisie

1,8%

3,1%

Algérie

2,9%

4,7%

Maroc

2,3%

4,2%

Egypte

1,9%

3,0%

Djibouti

10,1%

8,6%

Afrique

15,9%

45,9%

Source : The ICT Development Index 2023

La Banque mondiale explique la cherté d’Internet et la mauvaise qualité de service par la stratégie adoptée par l'opérateur télécoms historique Djibouti Telecom, en grande partie motivée par des marges de rentabilité plus intéressantes car la faible population de Djibouti (1 million d’habitants) limite les économies d’échelle. « Au fil des ans, Djibouti Telecom a maintenu une stratégie opportuniste, orientée vers le marché international, en accordant la priorité aux investissements visant à renforcer ses offres internationales au détriment de son marché intérieur », affirme-t-elle.

Djibouti est encore avec l’Erythrée les seuls pays du continent où la fourniture des services de télécommunications mobile et fixe est encore contrôlée par l’Etat. En juillet 2021, le gouvernement avait initié la libéralisation du marché télécoms national à travers le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour une vente minoritaire de 40% de Djibouti Telecom à un partenaire stratégique privé. Le processus est en suspens depuis lors.

L’absence prolongée d’un régulateur télécoms, indispensable pour garantir l’équité du marché, explique aussi la situation de faible couverture du haut débit, de mauvaise qualité de service et de coûts élevés qui perdurent. Créée en 2021, l’Autorité de régulation multisectorielle de Djibouti (ARMD) n’est toujours pas entrée en service.

Au regard du pouvoir de transformation d’Internet sur la croissance économique d’un pays, la Banque mondiale encourage Djibouti à achever les différentes réformes engagées dans son secteur télécoms. En effet, une connexion Internet accessible et de qualité a le pouvoir d’influer positivement sur la productivité des entreprises, favoriser l'innovation, créer des emplois, entre autres.

L’Union international des télécommunications (UIT) estime qu’un accroissement de 10% du taux de pénétration du haut débit mobile et fixe dans les pays à faible revenu entraîne une augmentation du produit intérieur brut (PIB) respective de 2,0% et de 0,5%.


source: agenceecofin.com

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