Maroc : Génération Green : des « CRI » pour les jeunes entrepreneurs dans le monde rural arrivent



Maroc : Génération Green : des « CRI » pour les jeunes entrepreneurs dans le monde rural arrivent

Le dispositif d’accompagnement des jeunes entrepreneurs en agriculture et agroalimentaire se précise. L’Agence pour le développement agricole planche sur l’installation de Centres régionaux des jeunes entrepreneurs agricoles et agro-alimentaires (CRJEA). À l’instar des CRI, ces structures mèneront des campagnes de communication et de sensibilisation autour de l’entrepreneuriat en agriculture et agro-industrie et orienteront de A à Z les porteurs de projets. Autres missions de ces centres : la sélection et l’évaluation des projets, le coaching pratique des porteurs des projets dans l’élaboration des plans d’affaires et leur mise en relation avec le secteur bancaire.

Bonne nouvelle pour les jeunes porteurs de projets agricoles et agroalimentaires. L’Agence pour le développement agricole (ADA) s’apprête, en effet, à opérationnaliser l’ambitieux programme de l’entrepreneuriat des jeunes dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030. L’institution doit ainsi recruter, le 25 avril, pour plus de 5,2 millions de dirhams, une assistance technique afin de l’accompagner dans la mise en œuvre de ce géant chantier qui compte d’ailleurs parmi les piliers fondamentaux de la nouvelle feuille de route agricole. L’opérationnalisation de ce programme devra ainsi se matérialiser par l’installation à l’échelle de chaque région du Royaume d’un Centre régional des jeunes entrepreneurs agricoles et agro-alimentaires. Grâce à ces plateformes, l’ADA entend assurer une meilleure attractivité des jeunes entrepreneurs et des organisations agricoles.

Les CRJA constitueront ainsi une plateforme de partenariats avec les opérateurs de développement territorial et local, notamment l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), les Centres régionaux d’investissement (CRI), le secteur bancaire, les interprofessions agricoles, les Chambres d’agriculture et les champions régionaux. Ces plateformes joueront par ailleurs le rôle de pont fonctionnel à proximité des Instituts techniques agricoles sous tutelle de l’Agriculture, de l’Ofppt et de l’Anapec. Selon l’ADA, le dispositif institutionnel et de gouvernance pour la mise en œuvre de ce programme est structuré autour de trois niveaux d’intervention.

Au niveau central, un comité de pilotage de l’entrepreneuriat des jeunes sera mis en place. Il s’agira d’une instance centrale présidée par le secrétaire général du département de l’Agriculture qui viendra assurer le pilotage et la supervision du programme de l’entrepreneuriat des jeunes au niveau national. Ses missions : la validation du programme d’action et du budget de l’année «n+1», la validation des partenariats avec d’autres institutions et l’examen et la validation du plan d’amélioration et des ajustements proposés pour le programme d’entrepreneuriat. Le Comité sera également chargé de la veille stratégique. Au niveau régional, une commission de l’entrepreneuriat des jeunes sera installée. Présidée par le directeur régional de l’Agriculture, cette structure sera chargée de la mise en œuvre du programme à l’échelle régionale, à travers notamment la validation régionale du programme d’action et du budget, l’examen, la sélection et l’approbation des projets, en plus de l’établissement des conventions de partenariats pour la mise en œuvre du programme de l’entrepreneuriat. Elle veillera, en outre, au respect des procédures et exécutera les décisions du comité central de pilotage, en plus de coordonner et arbitrer entre les différentes entités impliquées au niveau régional.

Enfin, au niveau provincial, un Comité technique de l’entrepreneuriat des jeunes (CTPEJ) sera investi de la mission de coordination au niveau provincial du programme d’entrepreneuriat des jeunes et de l’examen et la présélection des dossiers de projets des jeunes entrepreneurs agricoles. De même, ce comité suivra les réalisations des structures de proximité et acheminera les dossiers des projets présélectionnés vers les CRJEA. Ces plateformes, quant à elles, rempliront plusieurs missions. Concrètement, elles mèneront des campagnes de communication et de sensibilisation autour de l’entrepreneuriat en agriculture et agro-industrie (caravanes, Forums régionaux, etc.) et orienteront les porteurs de projets.

Les CRJEA, un pont entre les porteurs de projets et les investisseurs

Autres missions des futurs CRJEA : la sélection et l’évaluation des projets (appel à projets), le coaching pratique des porteurs des projets dans l’élaboration des plans d’affaires et des démarches administratives pour la création de leurs entreprises et le redimensionnement des projets sélectionnés. Et ce n’est pas tout. Les futurs centres seront chargés de la préparation à la contractualisation avec les porteurs de projets, l’accompagnement et l’assistance à la concrétisation des projets, l’organisation des sessions de formation assurée par une assistance technique avec une expertise pointue et l’intermédiation entre les jeunes entrepreneurs et les différentes structures impliquées. Le tout assorti de la coordination avec les différentes parties prenantes et l’établissement de partenariats (INDH, GCAM, Chambre d’agriculture, interprofessions, Anapec, CRI, secteur privé, etc.) et le suivi-évaluation et implémentation du système d’information.

Les CRJEA seront munis d’antennes de proximité. Il s’agit de structures désignées (Centre du conseil agricole, Centre de mise en valeur agricole, Arrondissement de développement agricole), qui assureront le front office et l’accueil des porteurs de projets à travers l’organisation de journées de sensibilisation, de promotion et de communication autour des opportunités de projets d’entrepreneuriat ainsi que celles relatives au financement possible. Pour rappel, Génération Green (2020-2030) est venue consolider les acquis des dix dernières années, tout en donnant la priorité à l’élément humain. L’objectif étant de faire émerger une classe moyenne agricole en mesure de jouer un rôle important dans l’équilibre socio-économique du milieu rural et également favoriser l’essor d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles, tout en développant une nouvelle génération d’organisations agricoles et de mécanismes d’accompagnement «modernes et performants», visant ainsi la professionnalisation du secteur agricole marocain.

Dans ce sens, la stratégie accorde une attention particulière à la catégorie des jeunes à travers l’accompagnement de l’insertion professionnelle et l’offre de débouchés générateurs de revenu. Ainsi, 4 leviers ont été déployés pour relever ce défi. Il s’agit d’abord de la mobilisation et la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives, tout en développant une offre de valorisation dédiée aux jeunes. Ensuite, un appui aux jeunes pour la reprise et l’exploitation des terres agricoles, avec la mise en place d'un mécanisme de transmission intergénérationnelle. Puis, l’encouragement des jeunes en matière d’entrepreneuriat et de création des activités dans les services agricoles, para-agricoles et digitaux. Enfin, l’amélioration de l'offre de formation et la création d’un environnement favorable à l'emploi.

Notons que l’ADA est sollicitée dans le cadre de Génération Green pour gérer un certain nombre de chantiers. Il s’agit, entre autres, de l’axe relatif à l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles, à travers notamment la contribution à l’amélioration de l’attractivité de l’économie rurale pour les jeunes, l’identification et la communication autour des opportunités de développement de projets agricoles et para-agricoles, par région, en faveur de cette catégorie d’entrepreneurs et le renforcement du système d’appui financier et non financier à l’entrepreneuriat notamment dans la production agricole et agroalimentaire et également dans les services agricoles, para-agricoles et digitaux.


source: lematin.ma

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