TUNISIE-Tunisie-Fonds monétaire international : Que veut le FMI ?

  • 13 janvier 2023 / Actualité / 315 / Zakaria Asri


TUNISIE-Tunisie-Fonds monétaire international : Que veut le FMI ?
La Tunisie s’attendait à la finalisation, fin décembre dernier, de l’accord sur une nouvelle ligne de financement estimée à 1,9 milliard de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI). Aujourd’hui, le blocage persiste toujours, alors que cette institution financière avait déprogrammé l’examen du dossier tunisien de ses réunions officielles.

Ce nouveau rebondissement vient compliquer davantage la situation qui est déjà marquée par une crise financière et économique inédite, mettant en péril les équilibres budgétaires de l’Etat tunisien. Pourquoi ce blocage ? La Tunisie n’a-t-elle pas rempli toutes les conditions exigées par le FMI ? Faut-il pointer la situation politique du pays ? Plusieurs versions émergent si on évoque les causes qui résident derrière ce blocage, mais une chose est sûre, le gouvernement n’a pas perdu l’espoir d’accéder à cette ligne de financement et les négociations sont toujours en cours.

L’accord préliminaire entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) pour l’obtention d’un prêt de 1,9 milliard de dollars est «toujours d’actualité», a déclaré la ministre des Finances, Siham Boughdiri Nemsia, lors d’une rencontre tenue à la Cité de la culture, pour présenter les dispositions de la loi de finances 2023.

«La Tunisie est parvenue à conclure un accord préliminaire avec le FMI depuis le 15 octobre dernier», a rappelé la ministre, ajoutant que le gouvernement œuvre à fixer une date pour que le dossier tunisien soit examiné par le Conseil d’administration du Fonds.

Mais est-ce qu’il sera présenté de nouveau au FMI ? Cette institution financière a-t-elle exigé de revoir la copie ? Nul ne sait, alors que même le gouvernement semble attendre une position claire de la part du FMI.

Il est à rappeler que le FMI avait annoncé, le 15 octobre 2022, avoir conclu un accord préliminaire avec les autorités tunisiennes pour leur accorder un prêt de 1,9 milliard de dollars, remboursable sur une période de 48 mois, précisant que l’accord final pour l’octroi de cet appui financier reste tributaire de l’approbation de son Conseil d’administration.

Une situation critique

Au fait, pour comprendre la situation dans laquelle s’enfonce la Tunisie, il faut rappeler que le budget de l’Etat pour l’année en cours a été fixé sur la base de l’hypothèse portant sur la conclusion d’un accord avec le FMI.

Autrement, la Tunisie sera confrontée à des risques énormes qui peuvent atteindre le défaut de paiement. C’est en tout cas ce que pensent les économistes qui dressent en effet un bilan noir pour les finances publiques et pour les équilibres budgétaires.

Ces craintes ont été confirmées par le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Saied. «La Tunisie n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de mettre en œuvre le plan de réforme économique que le gouvernement a présenté au Fonds monétaire international, sinon c’est l’avenir de ses enfants qui sera hypothéqué», a-t-il averti.

«Nous avons présenté un plan détaillé car nous avons perdu notre crédibilité auprès du Fonds au fil de ces dernières années. Cette fois-ci, nous nous engageons à l’exécuter», a encore ajouté le ministre. Et d’expliquer que l’accord convenu avec le FMI d’un montant de 1,9 milliard de dollars et d’une durée de 48 mois, sera mis en œuvre sur plusieurs tranches, dont le déblocage sera tributaire du degré d’avancement des réformes.

«Le déblocage des fonds par tranche de 180 à 200 millions de dollars, va ainsi garantir l’exécution de réformes», a-t-il poursuivi, affirmant l’engagement de son gouvernement à faire preuve de «transparence totale» avec l’institution financière internationale.

Il faut rappeler également que le gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abbassi, a expliqué que la loi de finances serait la cause pour laquelle ce blocage persiste toujours. «Pourquoi on n’est pas passé devant le FMI, Eh bien pour plusieurs raisons telles que la loi de finances !», a-t-il expliqué.

Le blocage persiste

Au fait, le blocage persiste dès le départ alors que le gouvernement a montré une résistance à certaines exigences fermes de la part du FMI. Ce dernier appelle ouvertement à la levée de la subvention, à la maîtrise de la masse salariale et à la restructuration des entreprises publiques devenues budgétivores.

En tout cas, pour aboutir à l’accord préliminaire, notre pays s’était engagé à mettre en place les réformes présentées. Il s’agit, en premier lieu, de décisions sur l’amélioration de l’efficacité et l’optimisation fiscales. A cet égard, le gouvernement est appelé à élargir l’assiette fiscale pour garantir des sources d’alimentation du budget. Le gouvernement s’est également engagé à contenir les dépenses publiques et à créer un espace fiscal au bénéfice du soutien social.

Cela permettra de renforcer le filet de sécurité social afin de compenser les ménages contre l’impact de la hausse des prix.


source: lapresse.tn

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