L’AMMC vient de livrer le deuxième numéro du rapport « Le marché des capitaux en chiffres » présentant ainsi un éventail diversifié de données regroupées sous plusieurs indicateurs statistiques désagrégés. Certaines de ces données sont exclusivement produites par l’AMMC.

Le marché des capitaux marocain continue de pâtir du contexte économique mondial. La contre performance a été au rendez-vous en 2022 plongeant les principaux indicateurs du marché dans le rouge. C’est ce que l’on peut relever du deuxième rapport «Le marché des capitaux en chiffres » élaboré par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et ce en prélude au rapport annuel 2022 de l’Autorité. Cette publication livre en effet un panorama global du marché. « Ce deuxième numéro du rapport « Le marché des capitaux en chiffres» « revient sur les indicateurs clés du marché au titre de l’année 2022 et présente un éventail diversifié de données regroupées sous plusieurs indicateurs statistiques désagrégés. Certaines de ces données sont exclusivement produites par l’AMMC », indique le régulateur. Et de préciser que « les indicateurs statistiques figurant dans ce rapport portent notamment sur les levées de capitaux, le marché boursier, la gestion d’actifs, les investisseurs et la conservation des titres ».

Capitalisation boursière : 130 milliards DH de perdus en 2022

S’agissant du marché boursier, la capitalisation boursière a affiché une nette contraction au titre de l’année 2022. Elle ressort en effet autour de 561 milliards de dirhams contre 691 milliards de dirhams une année auparavant perdant ainsi 130 milliards de dirhams en glissement annuel. On note également une baisse de 22,8 % du volume annuel des échanges. Ce dernier s’est situé autour de 58 milliards de dirhams à fin 2022. Le volume du marché central a pour sa part régressé de 20,6 % par rapport à l’année précédente représentant près de 56 % du volume transactionnel global. L’AMMC observe par ailleurs une dépréciation de l’indicateur de liquidité. Il s’est établi à 8,8 % au mois de décembre 2022 contre 9,86 % une année plus tôt.

Gestion collective : L’actif net des OPC en berne

Pour ce qui est de la gestion collective, l’AMMC fait ressortir de son rapport un fléchissement de l’actif net des OPC. Il s’est en effet replié de 8,3 % en 2022 revenant ainsi à 575 milliards de dirhams. On note dans ce sens 639 fonds, soit 55 comparé à l’exercice 2021. Se référant à l’AMMC, les différents types d’OPC ont enregistré des évolutions contrastées. « Les OPCI ont poursuivi leur forte ascension en 2022 pour atteindre un actif net de 58 milliards, soit 36 milliards de plus qu’en 2021, suivis des FPCT (+3 milliards) et des OPCC (+1 milliard) », peut-on retenir à ce propos. Pour ce qui est des OPCVM, leur actif net s’est élevé à 501 milliards de dirhams, en repli de -15,5% par rapport à fin 2021. «À noter que depuis 2012, le taux de croissance annualisé de l’actif net des OPCVM est de + 7,6 %», précise l’AMMC dans son rapport. Dans les détails, l’encours des «OPCVM actions» a affiché un repli de -19,5 % se situant ainsi autour de 38 milliards de dirhams. On relève également une baisse de 24 % de l’encours des fonds obligataires. Selon l’AMMC, cette baisse est tirée par des décollectes nettes de -92 milliards de dirhams. En ce qui concerne les fonds diversifiés, leur encours a fléchi de 8,1 %, soutenu par des flux nets positifs de plus de 2,2 milliards. En parallèle, les fonds monétaires ont vu leur encours augmenter atteignant ainsi les 89 milliards de dirhams profitant d’une collecte nette de 7 milliards de dirhams à fin 2022. La même tendance a été observée au niveau des fonds contractuels dont l’encours a atteint les 12 milliards de dirhams au titre de l’exercice 2022. Il est à noter que la répartition de l’actif net des OPCVM dégage une prépondérance des valeurs non cotées, soit 78,2 % de l’actif total investi. « L’encours des valeurs non cotées est passé de 499 milliards de dirhams en 2021 à 431 milliards de dirhams en 2022 », précise l’AMMC. Et d’ajouter que « l’encours des valeurs cotées s’est élevé à 50 milliards de dirhams et l’encours des autres éléments d’actif s’est chiffré à 70 milliards de dirhams ».

Dette privée : Les levées de capitaux améliorées

En ce qui concerne la dette privée, les levées de capitaux se sont élevées à 64 milliards de dirhams en 2022, contre 60 milliards en 2021 marquant ainsi une progression de 6,7 %. Les levées des titres de capital ont atteint pour leur part les 2,7 milliards de dirhams dont 1,4 milliard de dirhams relatifs à l’introduction en Bourse de Akdital et Distry Technologies. La répartition sectorielle démontre que les levées de dettes ont concerné le secteur financier à hauteur de 76 % et le secteur du commerce et transport à hauteur de 9 %. « Dans ce contexte, l’encours des obligations s’est situé à 171 milliards de dirhams à fin 2022, en hausse de+6,9 % par rapport à fin 2021 et l’encours des titres de créances négociables s’est élevé à 78 milliards contre 84 milliards par rapport à la même période de 2021 », peut-on lire du rapport de l’AMMC.

Prêts de titres : Un volume de plus de 301 MMDH

S’agissant des opérations de prêt de titre, leur volume ressort à 301,2 milliards de dirhams. Il s’inscrit en hausse de près de 63 % comparé à 2021. Pour ce qui est de l’encours desdites opérations, il s’est chiffré à 21 milliards de dirhams au titre de 2022. Sur le podium des principaux emprunteurs, les banques arrivent en première position avec une part de 34,7 % au moment où les OPCVM en détiennent 34,3 %. Quant aux principaux prêteurs, les OPCVM captent 84,9 % du volume traité. S’agissant des investisseurs, le nombre des comptes-titres s’est élevé à 173.152 comptes, principalement détenus par les personnes physiques résidentes (86 %). Notons que le nombre des clients des sociétés de Bourse actifs sur le marché boursier a reculé de -7,0 % pour atteindre 7.682 clients à fin 2022 dont 5.991 sont des personnes physiques marocaines.