La contraction du PIB de la zone euro pèsera à la fois sur les exportations marocaines et sur les transferts de fonds, imposant une revue à la hausse des perspectives de croissance de l’économie nationale en 2023 de 3,2 à 3,5 %. C’est pas ailleurs ce qu’a indiqué l’agence financière américaine Fitch Solutions dans son dernier article d’analyse.

Dans le détail, l’agence américaine Fitch Solutions prévoit, en raison du ralentissement de la croissance économique de la zone euro, une hausse de la demande sur les exportations marocaines qui concernera principalement les secteurs de l’automobile, du textile et de l’agroalimentaire, étant donné que la majorité de la production de ces secteurs est destinée à l’Europe, précisant que ces secteurs ont représenté 55,5 % des exportations totales du Maroc en 2022.

En effet, l’équipe automobile Fitch s’attend à ce que la demande de produits automobiles marocains, soit environ 24,0 % des exportations totales reste résiliente, tandis que la production automobile devant augmenter de 7,6 % en 2023.

De plus, après avoir considérablement réduit la production en 2022 pour soutenir les prix, Fitch Solutions pense que le géant de production de phosphate OCP augmentera sa production en 2023, ce qui soutiendra les exportations de phosphate, qui représentent environ 28,0 % des exportations totales.

L’agence américaine fait également observer que cette résilience économique de la zone euro stimulera les transferts de fonds, qui augmenteront modérément cette année, ajoutant que les exportations et les envois de fonds supplémentaires amélioreront l’environnement macroéconomique du Maroc. Selon Fitch résolution, cette situation incitera une revue à la hausse des perspectives de croissance de l’économie nationale en 2023 de 3,2 % à 3,5 %.

En outre, l’institution financière basée à New York précise qu’une plus forte résilience économique aux États-Unis, au niveau de l’Union européenne et de la Chine boostera les exportations des économies de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA).

Cette résilience soulagera notamment la position des pays du MENA. « Une performance américaine étonnamment solide nous a amenés à réviser nos prévisions de croissance du PIB réel de 0,3 % à 1,0 %, tandis que des résultats trimestriels similaires dans les pays européens nous ont incité à revoir nos projections pour la zone euro de -0,5 % à 0,3 %. Aussi, la réouverture soudaine en Chine nous a conduit à réviser nos prévisions pour cette économie de 4,5 % à 5,0 % », avance la même source.

D’une autre part, l’agence américaine estime que le Maroc sollicitera le soutien du FMI en raison de la pression croissante sur ses réserves en devises étrangères, et prévoit que la couverture des importations du Royaume passera en dessous de 5 mois d’importations en 2022.

Ses prévisions sont également revues à la baisse en termes de déficit du compte courant au Maroc qui passera de 3,8 % du PIB en 2022 à 3,4 % du PIB en 2023, ce qui est plus étroit que la précédente estimation d’un taux de 5,4 %.

Ainsi, une demande d’exportation plus résiliente réduira la balance commerciale des biens d’un déficit estimé de 19,8 % du PIB en 2022 à un déficit de 19,0 % du PIB en 2023. En conséquence, le déficit du compte courant du royaume dépassera le déficit moyen annuel pré-Covid-19 de 3,5 %.