Maroc : Dakar: le renforcement de la résilience de la population rurale face à la variabilité des ressources en eau a toujours occupé le centre des préoccupations des pouvoirs publics au Maroc (Nizar Baraka)



Maroc : Dakar: le renforcement de la résilience de la population rurale face à la variabilité des ressources en eau a toujours occupé le centre des préoccupations des pouvoirs publics au Maroc (Nizar Baraka)

Dakar, 24/03/2 – Le renforcement de la résilience de la population rurale face à la variabilité des ressources en eau “a toujours occupé le centre des préoccupations des pouvoirs publics et a été considéré comme étant une cible de toutes les stratégies sectorielles adoptées par le Royaume du Maroc”, a affirmé, jeudi à Dakar, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka. S’exprimant lors d’une session thématique spéciale organisée par le Royaume du Maroc dans le cadre du 9e Forum Mondial de l’Eau de Dakar sur « Le développement rural pour renforcer la résilience face aux changements globaux », le ministre a souligné que l’eau est une ressource vitale qui a toujours été à l’origine du fondement des civilisations. Le ministre a indiqué que les conditions de vie et les revenus des populations surtout en milieu rural dépendent directement de la disponibilité de cette denrée. Par conséquent, la pénurie et la variabilité croissantes de l’eau dans le contexte du changement climatique, contribuent à perpétuer la stabilité des populations et en aggraver la pauvreté dans les zones rurales, a-t-il ajouté. “C’est ainsi, que le renforcement de la résilience de la population rurale face à la variabilité des ressources en eau a toujours occupé le centre des préoccupations des pouvoirs publics et a été considéré comme étant une cible de toutes les stratégies sectorielles adoptées par le Royaume du Maroc”, a fait noter le responsable marocain. Selon le ministre, l’épanouissement de l’individu, la stabilité et la sécurité alimentaire ne sont que des corollaires de la sécurité hydrique voire même une condition de base pour bâtir et renforcer un tissu socio-économique assez rigide pour la population rurale. Conscient de son rôle primordial, le Royaume a consacré le droit à l’eau comme un droit constitutionnel notamment à travers l’article 31 de la constitution qui dispose que « l’Etat, les Établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens disponibles pour faciliter l’égal accès des citoyennes et citoyens aux conditions leur permettant de jouir du droit d’accès à l’eau et à un environnement sain », a précise M. Baraka. Ainsi et tenant compte de l’importance de l’infrastructure de base et des ouvrages hydrauliques pour promouvoir le développement en milieu rural, du lien étroit entre le développement humain et le développement durable, le Maroc a lancé dès les années soixante la politique des grands barrages qui lui a permis , entre autres, d’assurer l’approvisionnement en eau des populations même en période de faible hydraulicité, le développement de l’irrigation à grande échelle, la protection des biens et des populations contre les inondations, a poursuivi le ministre. Toutefois, et de par leur localisation, les populations rurales se trouvent les plus exposées aux effets d’occurrence des périodes de sécheresse. Ceci a suscité une attention particulière des pouvoirs publics qui s’est marquée par le lancement d’une politique de développement local autour des petits barrages surtout après les années de sécheresse des années 1980, a-t-il fait remarquer. Ceci a été accompagné par des efforts en matière d’extension du réseau routier à travers le lancement dès 1995 d’un programme national des routes rurales, d’un programme de mise à niveau territoriale en 2011 et d’un programme plus globale en 2017, il s’agit du programme de réduction des disparités territoriales et sociales. Ces programmes ont permis de porter le taux d’accessibilité en milieu rural de 34% en 1995 à plus de 80 % actuellement avec un objectif d’attendre 90 % vers 2023. D’autres programmes ont été lancés en parallèle et qui concernent essentiellement, le Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau potable des populations Rurales (PAGER), lancé en 1995 pour généraliser l’accès à l’eau potable en milieu rural. La réalisation de ce programme a permis d’augmenter le taux d’accès à l’eau potable, qui n’excédait pas les 14% en 1994, à plus de 98% actuellement, indique le ministre. Pour ce qui est de l’assainissement liquide et l’épuration des eaux usées, a-t-il rappelé, les pouvoirs publics ont lancé au début des années 2000, le Plan National d’Assainissement et d’épuration des eaux usées (PNA) qui a été mutualisé depuis 2019 avec le programme de réutilisation des eaux usées épurées en vue d’optimiser les efforts des différents intervenants dans les domaines de l’assainissement liquide et de la réutilisation des eaux usées traitées. Il estime que le développement rural ne pouvait avoir lieu sans l’électrification notant que des efforts importants ont été déployés dans ce sens et qui ont permis de généraliser l’électrification dans le milieu rural. L’économie en milieu rural, repose fortement sur les activités agricoles qui ont été pris en compte dans les stratégies du Royaume à bâtir un rural résilient et robuste. Ainsi, les efforts déployés ont permis l’irrigation de plus de 2 millions d’hectares. Ces efforts ont été renforcés par l’adoption de programmes visant, entre autres l’amélioration du revenu des exploitations et la lutte contre la précarité dans le rural, il s’agit principalement du Plan Maroc vert et du Programme National d’Économie d’Eau en Irrigation (PNEEI) lancé en 2002. “Le succès enregistré ne peut être qu’éphémère sans une politique de l’eau bien fondée et des politiques sectorielles qui tiennent compte des ressources naturelles pour pouvoir faire face aux effets du changement climatique et construire un avenir résilient grâce à l’eau. C’est dans ce sens que le Maroc s’est doté d’une Stratégie Nationale de l’Eau présentée à Sa Majesté le Roi Mohammed VI en avril 2009 et dans laquelle la composante résilience rurale est une des principales priorités”, a encore souligné le ministre marocain. Il a ajouté que le Royaume du Maroc a une longue expérience dans la mise en place de programmes gouvernementaux dans les domaines de l’eau, de l’agriculture, de l’irrigation et de l’infrastructure également qui a permis avec la gestion intégrée et efficiente de l’eau au renforcement de la résilience de la population rurale, à l’amélioration des conditions de vie et à la réduction du niveau de pauvreté. Dans cette perspective le Royaume a adopté un programme d’accélération des investissements dans le secteur de l’eau, le programme national d’Approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 (PNAEPI 20-27) qui fixe des actions à engager par les différentes parties prenantes pour renforcer la résilience du Pays face à la variabilité de l’eau et du climat, a-t-il souligné. La stratégie Génération Green 2020-2030 vise le développement du secteur agricole et la consolidation des acquis des dix dernières années, tout en donnant la priorité à l’élément humain, pour faire émerger une classe moyenne agricole en mesure de jouer un rôle important dans l’équilibre socio-économique du milieu rural. Dans son intervention, le ministre a souligné qu’une bonne gouvernance de l’eau ne peut que contribuer au renforcement de l’économie rurale, à l’amélioration des conditions de vie et rendre la population plus résiliente aux effets de la variabilité du climat et du changement climatique, relevant cette vision qui est déjà encouragée au Maroc notamment à travers les nouvelles stratégies sectorielles mettant l’être humain de plus en plus au cœur des préoccupations. Différents experts sont intervenus durant ce panel animé par M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire général des Cités et des Gouvernements Locaux d’Afrique Samira El Haouat, Directrice de l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia, a insisté sur l’importance de la « gestion durable des nappes d’eau ». elle a ajouté que que 33% des besoins en eau potable sont satisfaits à partir des eaux souterraines. Thierry Dupeuble, directeur du Centre international des Hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM), a pour sa part noté que le développement de l’irrigation a pour conséquence de renforcer « le besoin en eau » et « la dépendance aux marchés locaux ». Lors du 4eme jour du Forum, le ministre marocain a pris part à l’ouverture du Segment politique de haut niveau dédié aux bassins, une rencontre organisée pour la première fois au niveau du Forum mondial de l’Eau, et qui a vu l’intervention du président du Conseil mondial de l’Eau, Loïc Fauchon, du ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, du Haut commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Hamed Diane Semega, du Haut commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, Lansa Fofana, entre autres. Le ministre a également participé à la rencontre Dialogue de haut niveau sur l’intégration de l’action climatique dans le secteur de l’Eau coordonnée par la Banque Islamique de Développement BID, l’Isesco et la Ligue arabe. Le forum Mondial de l’Eau connait la participation d’une forte délégation conduite par M. Nizar Baraka et qui comprend des responsables et des experts de divers organismes. Il prend fin samedi par l’adoption de la “Déclaration de Dakar”.riabilite-ressources-en-eau-toujours-occupe-centre-preoccupations-pouvoirs-publics-au-maroc-nizar-baraka/


source: mapexpress.ma

A voir aussi