La ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, qui intervenait lors de la réunion annuelle du Conseil national de l’entreprise (CNE) tenu au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à Casablanca, a saisi l’occasion pour passer en revue l’ensemble des chantiers et enjeux économiques qu’a connus le Royaume au titre de l’année 2022.

Cette rencontre entre la CGEM et le ministère de l’Économie et des finances qui se tient annuellement était une opportunité pour les parties prenantes de mettre le public à jour des réalisations en cours ou déjà concrétisées en faveur de l’entreprise et des défis auxquels l’économie nationale a été confrontée au cours de l’année 2022.

L’inflation a sans doute été l’un des sujets abordés par la ministre, Nadia Fettah Alaoui, qui a déclaré que grâce à l’adoption d’une série de mesures de soutien, le Maroc a évité d’atteindre un taux d’inflation de l’ordre de 10% sur l’année écoulée. A rappeler que ce taux s’élevait à 8,3% fin novembre, selon les données du HCP, soit le plus haut niveau témoigné depuis des décennies. Cependant, les prévisions pour cette année estiment qu’il ne dépassera pas les 6,5 %.

En effet, l’inflation était l’un des défis les plus importants caractérisant l’année 2022, selon la ministre, qui a souligné que de nombreux pays développés ont enregistré un taux d’inflation de 10%, et que le Royaume aurait pu en faire partie. Le Maroc a ainsi réussi à esquiver ce scénario en raison des mesures gouvernementales mises en œuvre, notamment la subvention du fonds de compensation de 40 milliards de dirhams et l’attribution d’un soutien financier direct au secteur des transports affecté par la flambée des prix du carburant, en plus du maintien du prix de la consommation d’électricité et les nombreuses actions menées par Bank Al-Maghrib.

Fettah Alaoui a notamment rappelé que le Royaume a réalisé une bonne performance en termes d’exportation avec une croissance de 33% et sur le plan énergétique, sans oublier l’augmentation de 15% des transferts des MRE et la recette touristique qui a atteint plus de 80 MMDH. Elle n’a tout de même pas manqué de mentionner la sécheresse sans précédent et le stress hydrique qu’a connu le pays et de détailler les différentes mesures prises par le gouvernement pour faire face à la pénurie des ressources en eau.

Concernant la mise en place du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, la ministre a révélé que le budget consacré a été capitalisé à 15 MMDH provenant de l’Etat, “mais l’objectif est de doubler ce montant. Cela présume une discussion avec les investisseurs institutionnels marocains et étrangers”. Fettah Alaoui a précisé d’une autre part que des réunions sont tenues avec les secteurs gouvernementaux afin d’identifier les domaines prioritaires d’investissement, ce qui ralentit le processus.

Quant à la Charte de l’investissement, la ministre de l’Economie et des Finances espère que « les textes vont être promulgués prochainement. Nous avons prévu 3 milliards de DH dans le budget de cette année pour l’accompagner« . Cette Charte prévoit par ailleurs un dispositif de soutien record avec des primes qui pourraient atteindre jusqu’à 30% du montant d’investissement, pour peu que cet investissement remplisse les critères de création d’emplois, de durabilité, de réduction des disparités et d’exclusivité.

De son côté, le président de la CGEM, Chakib Alj a fait savoir qu’un ensemble de chantiers structurants ont été lancés pour opérer une véritable relance, soutenir la croissance et accompagner le tissu économique pour qu’il assume et joue pleinement son rôle. Il a déclaré que « la Loi-Cadre 03-22 formant Charte de l’investissement, adoptée le 30 novembre 2022, apportera sans doute une forte dynamique à l’investissement privé et facilitera l’atteinte des objectifs escomptés par le nouveau modèle de développement« , et de préciser que la publication des décrets d’application ne saura tarder pour un déploiement effectif de cette charte.