La Stratégie climat de Sonatrach dévoilée : zéro émissions de CO2 à l’horizon 2050

Sonatrach à travers l’élaboration d’une stratégie climat vise à renforcer son engagement à réduire l’empreinte carbone, à réduire les émissions de CO2 dans ses activités et donc à contribuer au respect par l’Algérie de ses engagements internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques. Cette stratégie qui vient d’être dévoilée affiche après les plus grandes compagnies pétrolières dans le monde à l’instar de l’ENI et Total Energies l’objectif zéro émission de CO 2 à l’horizon 2050.

Cet alignement constitue une nouveauté. Il s’agit d’un signal à l’international que la compagnie nationale assume sa responsabilité environnementale.  Cette stratégie esquissée déjà en 2018 à travers la Stratégie Sonatrach 2030 est plus affinée. C’est ce qui ressort de la Brochure de 55 pages rendue publique récemment par Sonatrach et qui livre les détails de cette nouvelle vision. Elle se décline en plusieurs axes, plusieurs engagements ou plusieurs grandes actions inhérentes à la mise en œuvre de cette stratégie. Premier axe : l’engagement à l’élimination des fuites de méthane à l’horizon 2030. A cet égard, Sonatrach a signé une convention avec l’ASAL pour identifier par satellite ces fuites à travers la chaine de production des hydrocarbures et mesurer les quantités de CO2 émises afin d’entreprendre des investissements pour éliminer totalement ces fuites en2030. Second axe : l’élimination quasiment des gaz torchés : moins de 1% à l’horizon 2030. Ce gaz associé au pétrole était brulé à 97%. Après de gros efforts d’investissements menés depuis plusieurs années, à savoir la réalisation d’unités de récupération du gaz torché, le taux de gaz brulé a été ramenée de 5,43% en 2020 à 3,19% en 2024 ; Troisième axe : un vaste programme de reboisement dont l’objectif est la capture de CO2. Il s’agit de planter 400 millions d’arbres sur une superficie de 520.000 hectares sur une période de dix ans.

Le programme de réduction des émissions de CO2 : une opportunité pour l’introduction de Sonatrach sur le marché carbone

L’investissement est estimé à 1 milliard de dollars. Ce méga projet de reboisement touchera les bassins versants des barrages et différentes zones pour lutter contre l’avancée du désert. Ce projet s’insère dans une série d’actions  destinées  à contribuer à réaliser l’équilibre entre les quantités de gaz à effet de serre émis par les activités de production et les quantités de CO2 absorbées par les puits de carbone au cours de la seconde moitié de notre siècle.

Axe 4 : la séquestration de CO2. La capture de CO2 s’effectue également à travers la séquestration de CO2. Sonatrach entend dans ce domaine étudier les solutions les plus efficientes en matière de capture de CO2. Sonatrach relève l’application de cette technique d’absorption de CO2, à savoir la séquestration dans le gisement de gaz de Krechba à In Salah en 2004 exploité par Sonatrach et qui a constitué selon le document la première application ou la première expérience mondiale dans ce domaine : 3,8 millions de tonnes de CO2 avaient été séquestrés. Sonatrach dans cette stratégie envisage en ce sens d’injecter du CO2 dans des réservoirs ou gisements qui ne produisent notamment plus de gaz. C’est ce qu’on appelle des puits de carbone.

L’axe 5 est une transition énergétique intégrant les énergies renouvelables dans le mix énergétique. L’objectif est de solariser les installations de production de gaz et de pétrole de Sonatrach. Autrement dit, les gisements de pétrole et de gaz seront alimentées en énergie essentiellement à partir du solaire. Ce qui permettra d’économiser des quantités importantes de gaz. Dans la stratégie 2030, il était prévu, notons-le la réalisation à cette échéance d’une capacité de production en énergie solaire de 1300 MW. Pour l’heure, une seule centrale photovoltaïque réalisé en partenariat avec l’Eni   est en exploitation à BRN d’une capacité de 25 MW   Deux autres sont en cours de réalisation. Sonatrach projette dans une telle stratégie de réaliser des centrales photovoltaïques à TFT, Rhourde Nouss, Ohanet et El Borma. Il s’agit également d’aller vers les carburants bas carbone et l’hydrogène vert.

L’axe 6 est l’engagement en matière d’efficacité énergétique. « Nous nous engageons à accroitre l’efficacité énergétique de l’ensemble de nos installations » a souligné à ce sujet Rachid Hachichi dans son introduction contenue dans ce document. L’objectif est l’exploitation d’installations économes en énergie. Sonatrach a signé en ce sens une convention avec l’APRUE pour que cette dernière effectue des audits énergétiques sur les installations de Sonatrach. Un chantier qui a commencé en 2017.  Enfin, tout ce    programme mis en œuvre constituera une opportunité pour monétiser ces quantités de CO 2 réduites, synonyme de l’intervention potentielle de Sonatrach sur le marché carbone.