Égypte : la station de traitement d’eaux usées d'Abou Rawash, modèle de développement durable
- 07 avril 2023 / Actualité / 298 / Admin-23
Sa construction a été soutenue par la Banque africaine de développement à hauteur de 150 millions de dollars américains.
À 8 km au nord-ouest des pyramides de Gizeh, la rive occidentale du Nil abrite le site archéologique d'Abou Rawash. À deux pas, se trouve l'une des plus grandes stations de traitement des eaux usées du monde, un modèle en termes de respect de l’environnement au regard des Objectifs de développement durable des Nations unies.
Pakinam Mohamed est diplômée en ingénierie civile de l’université Ain
Shams du Caire. Chargée de superviser la construction des installations
de la station, elle se dit « honorée » de participer à ce grand projet :
« Ici, nous protégeons la santé des Égyptiens, nous nous assurons que
le Nil n’est pas pollué, nous préservons la biodiversité et fournissons
de l’eau propre aux agriculteurs », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Je
suis fière de contribuer à un avenir propre pour les générations
futures. »
Dans le cadre de sa stratégie de développement
durable « Vision 2030 », lancée dès 2015, le gouvernement égyptien
définit la réutilisation des eaux usées comme une priorité stratégique
pour sécuriser les ressources en eau du pays. Traiter les eaux usées
permettrait, notamment, de s’en servir pour l'irrigation (arboriculture)
et de répondre aux besoins en eau de l’industrie.
Pour ce
faire, tout en respectant l’environnement, l’Égypte, pays hôte de la
Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) en
2022, a lancé un mégaprojet, la station de traitement d’Abou Rawash
(ARWWTP). Sa construction a été soutenue par la Banque africaine de
développement à hauteur de 150 millions de dollars américains.
« Ici, nous avons la deuxième plus grande station de traitement d’eaux
usées du pays et l'une des dix premières au monde, assure Esam Awad, son
directeur général. Aujourd'hui, elle fournit une eau dix fois plus
propre qu'elle ne l’était auparavant. Elle couvre les besoins en
assainissement de neuf millions d'habitants du Grand Caire, en traitant
1,6 million de mètres cubes d'eaux usées par jour. »
La
mise en service de la station a, non seulement amélioré les conditions
de vie des habitants du Grand Caire, mais aussi créé près de 150 emplois
sur site et des opportunités pour de nombreuses entreprises opérant
dans différents secteurs d’activité.
L'Égypte est l'un des
pays africains à la croissance démographique la plus rapide, ce qui
entraîne – entre autres – une forte hausse du volume d'eaux usées à
traiter, notamment dans la mégalopole du Caire. La quantité d'eaux usées
que doit traiter la station d’Abou Rawash a même dépassé 1,6 million de
mètres cubes par jour et devrait atteindre les 2 millions m³ dans les
prochaines années. Selon l’étude d’impact environnemental et social
publiée par la Banque africaine de développement, il faudrait augmenter
la capacité moyenne de la station ARWWTP de 400 000 m³ par jour dans les
activités de prétraitement, traitements primaire et secondaire, et
chloration des eaux usées.
« Les changements climatiques
n’attendent pas, il faut donc agir à grande échelle », affirme Esam
Awad, qui souligne l'importance d'un tel projet pour l'Égypte, qui offre
une solution dans la lutte contre les effets des changements
climatiques.
Le projet d’Abou Rawash s'inscrit dans le
cadre stratégique de la Banque africaine de développement en faveur d’un
développement efficace, inclusif et durable, qui mise sur une gestion
intégrée des ressources en eau. Il répond également aux “High 5” de la
Banque (les cinq priorités stratégiques), puisqu’il contribue au
développement d'infrastructures indispensables pour nourrir une
croissance inclusive et verte, accroître la production agricole et
améliorer la qualité de vie de la population.
L'Égypte et
le Groupe de la Banque africaine de développement sont partenaires
depuis plus d'un demi-siècle. Une centaine d’opérations ont été
déployées sur le territoire égyptien depuis, mobilisant plus de 6
milliards de dollars dans de nombreux secteurs stratégiques.
source: Alwihda Info