ALGERIE-Stabilisation des prix des viandes : Agir sur l'aliment du bétail



ALGERIE-Stabilisation des prix des viandes : Agir sur l'aliment du bétail
Stabilisation des prix des viandes : Agir sur l'aliment du bétail
L'expert agricole ,  Laâla Boukhalfa, voit que la raison principale de la cherté des viandes est l'aliment de bétail. Il préconise d'agir sur ce dernier pour atteindre la stabilité du marché. Le spécialiste dresse tout d'abord un état des lieux de la filière des viandes blanches en estimant que les besoins nationaux sont de 650 000 tonnes par an.
"La ration recommandée par l'Organisation mondiale de la santé est de 200g/jour par personne, soit 72 kg/an. En Algérie, l'on estime que la norme des viandes blanches est à 15 kg/an/habitant. Idem pour les viandes rouges. Quant au poisson, l'on recommande 2,53 kg/an/habitant. Ce qui fait une ration totale de près de 33 kg/an/habitant. Donc, nous sommes nettement au-dessous de ce que préconise l'OMS", indique-t-il. Cependant, l'expert précise que la différence pourrait être compensée par les protéines végétales. Concernant cette filière, l'Algérie est considérée, par les pays les plus développés, en amont à l'échelle africaine en disposant, étaye-t-il, de deux centres des grand-parentaux (cheptel de mâles et femelles des poussins d'un jour, Ndlr), implantés à Tlemcen et à Aïn Oussara (Djelfa). Selon ses affirmations, ces deux centres contribuent à la couverture de 40% de la demande nationale en la matière. "Nous pourrons même produire jusqu'à un million de tonnes par an, au lieu des 650 000 tonnes actuellement", précise-t-il. Néanmoins, les craintes des éleveurs s'érigent en frein, tant ils essaient, affirme-t-il, de plafonner leur production du poussin en fonction de la demande et de la marge bénéficiaire assurée. Surtout que le poulet vivant nécessite une commercialisation dans de courts délais.
Par ailleurs, Boukhalfa fait état d'un dysfonctionnement à l'aval de cette filière dû essentiellement au nombre insuffisant des abattoirs industriels publics et privés, estimé, précise-t-il, à 16 complexes censés couvrir seulement 20% de la production nationale, alors que le reste passe par le canal informel. "Pour l'abattage clandestin, qui n'est pas soumis au contrôle sanitaire, il y a un risque sur la santé humaine", fait-il remarquer. Ainsi, une régulation des viandes blanches nécessite d'équilibrer l'amont et l'aval de la filière en construisant de nouveaux abattoirs, des centres de stockage et des unités de froid à même de couvrir la demande nationale et se projeter dans l'exportation.
L'autre solution pour la stabilité des prix des viandes réside dans l'intervention de l'Etat pour subventionner l'aliment de bétail à hauteur de 50%, voit-il. Pour ce qui est des viandes rouges, notre interlocuteur rappelle que la filière est, à son tour, tributaire de l'aliment de bétail. Ainsi, il suggère de réhabiliter les zones agropastorales, outre les solutions précitées. "Les carences notées dans cette filière requièrent la diversification des espèces du cheptel en développant, entre autres, le camelin et l'élevage de l'autruche", conclut-il.
 

source: https://lemaghreb.dz

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