Algérie: E-commerce: une activité en plein essor durant le Ramadhan qui gagnerait à être mieux organisée



Algérie: E-commerce: une activité en plein essor durant le Ramadhan qui gagnerait à être mieux organisée

 Depuis le début du mois de Ramadhan, le commerce électronique est en plein essor sur les sites web et les réseaux sociaux à travers lesquels toutes sortes de produits et marchandises, notamment en prévision de l'Aïd, sont proposés aux consommateurs qui peuvent ainsi faire leurs emplettes en un clic à partir de chez eux ou de leur lieu de travail.

Les Algériens sont de plus en plus portés sur le commerce en ligne, notamment depuis la crise sanitaire mondiale induite par la pandémie de Covid-19 et les confinements décidés pour freiner sa propagation. Une conjoncture dans laquelle le commerce électronique a prospéré, les commerçants et les consommateurs n'ayant eu d'autre choix que de se tourner vers le Net pour vendre leurs produits, pour les uns, et faire leurs courses, pour les autres.

Cette activité, qui a aujourd'hui le vent en poupe, gagnerait à être mieux organisée en Algérie, sachant que les lois la régissant ont été promulguées en 2018.

Malgré les lacunes relevées par certains, la plupart des consommateurs et opérateurs rencontrés par l'APS sont plutôt satisfaits de leurs transactions électroniques.

Parmi les adeptes du e-commerce rencontrés par l'APS, Meriem a indiqué qu'elle était assez satisfaite des services commerciaux proposés sur Internet en termes de respect des délais et de livraison à domicile des marchandises, même s'il arrive, a-t-elle dit, que "des vendeurs peu scrupuleux ne livrent pas aux clients les mêmes produits que sur les photos, mais des produits de moindre qualité".

Halim, qui a toujours eu une "bonne expérience" avec le commerce en ligne, estime que "les clients bénéficient de davantage d'attention en ligne, contrairement aux magasins, souvent bondés, où les vendeurs ne prennent pas le temps qu'il faut avec chaque client".

De son côté, Abla qui active dans le domaine du commerce électronique à Alger, a qualifié la vente en ligne d'opération "très commode" pour l'opérateur qui n'est pas amené à traiter plusieurs demandes en même temps, mais une seule demande.

Estimant que le E-commerce en Algérie "est très loin de son véritable concept", cette vendeuse en ligne a confié que "la peur de l'escroquerie prend souvent le dessus sur l'esprit des Algériens, d'autant plus que ces transactions se font essentiellement sur internet, une sphère où la confiance joue un rôle important".

Autre vendeur en ligne approché par l'APS, Abdelhakim a dit avoir connu "plusieurs déceptions" en se lançant dans l'aventure du E-commerce, citant à titre d'exemple le cas de clients qui changent d'avis et ne réceptionne pas leurs colis, coutant ainsi temps et argent à ce commerçant en ligne qui se trouve obligé de payer lui-même les frais de livraison.

 

Commerce électronique: assainissement de l'activité des "intrus"

 

Pour une meilleure compréhension de cette activité et de son cadre juridique, l'APS a pris attache avec le directeur de contrôle des pratiques commerciales et anticoncurrentielles au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Mohamedi Redouane qui a indiqué que le ministère a ouvert le dossier du commerce électronique, en vue de "l'assainir des intrus" et protéger les droits des consommateurs.

 

Pour ce faire, le ministère a crée un code pour l'activité de commerce électronique, portant le code 607.074 au niveau du Centre national du registre du commerce (CNRC), et ce, en vertu de la loi 18-05 du 10 mai 2018 relative au commerce électronique.

Selon le même responsable, le nombre d'opérateurs immatriculés au Registre du commerce, sous le code de l'activité du commerce électronique, a atteint, jusqu'au mois d'avril en cours, 2127 opérateurs, dont 1010 personnes physiques et 1117 morales. Seulement 176 opérateurs ont obtenu un nom de domaine, obligatoire dans les transactions électroniques, soit un taux de 8,27%.

La loi impose à l'ensemble des professionnels du E-commerce d'obtenir un nom de domaine, doté d'une extension (.dz) pour conférer une légitimité à leurs activités et apporter de plus grandes garanties aux consommateurs, ce qui permet plus de demandes sur ce type de commerce, affirme M. Mohammedi.

S'agissant de la mise en œuvre des procédures d'obligation des opérateurs à obtenir le nom de domaine, le même responsable a indiqué que le secteur "est actuellement en phase de sensibilisation et de contrôle continu de la liste de ces opérateurs", appelant les commerçants recourant au commerce électronique à accomplir les démarches administratives nécessaires qui leur permettent de passer d'une activité parallèle à une activité légale, en vue d'éviter les sanctions prévues par la loi.

Il a également estimé que le commerce électronique connait "une forte affluence" des consommateurs, soulignant que la loi N18-05 leur garantit une protection juridique en cas de fraude.

Et de préciser que "la commande électronique comprend un contrat électronique automatique entre le commerçant et le consommateur, ainsi que des factures dont peut bénéficier le consommateur, et que le vendeur doit préciser le mode de paiement, la qualité des marchandises et le type de contrat".

 

Généralisation du e-paiement condition sine qua non pour la réussite du e-commerce

 

Evoquant les moyens nécessaires pour garantir la réussite du commerce électronique, M. Mohammedi a fait savoir que le e-paiement facilite les transactions commerciales et réduit la circulation de la monnaie, assurant ainsi aux institutions financières davantage de liquidité tout en offrant des garanties aux consommateurs.

Dans ce cadre, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations avait contacté les opérateurs publics et privés pour les encourager à utiliser les terminaux de paiement électronique (TPE) en ciblant certaines activités, notamment les grandes surfaces de commerce, les restaurants, les professions libérales et les pharmacies, outre le lancement d'actions de sensibilisation en direction des commerçants sur la nécessité de limiter l'utilisation du cash dans les transactions commerciales.

La loi de finances 2018 obligeait les opérateurs économiques à mettre en place des dispositifs de paiement électronique pour permettre aux consommateurs d'utiliser leurs cartes.

D'après les statistiques du GIE Monétique, 37254 TPE étaient en service à février dernier.

La même institution fait état de 202.992 transactions financières dépassant 1.6 milliard enregistrés janvier dernier et le même bilan en mois de février.

Quant au classement des secteurs recourant le plus au paiement en ligne, la télécommunication vient en tête suivie par les transports, les assurances, l'électricité, le gaz, l'eau, les services administratifs et la vente des marchandises.


source: aps.dz

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