Algérie/ Agriculture saharienne : 300.000 ha dédiés aux oléagineux

Plus de 300.000 ha de terres agricoles ont été dédiés aux cultures oléagineuses dans le sud. C’est l’annonce faite hier par le ministre de l’agriculture et du développement rural, qui a précisé que cette opération entre dans le cadre de la mise en valeur des terres agricoles dans les wilayas du sud et du développement de l’agriculture saharienne.

Youcef Cherfa, qui présidait l’ouverture d’une rencontre nationale avec les investisseurs bénéficiaires de terres agricoles, dans le cadre du droit de concession, octroyées à  travers l’office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (Odas), a souligné que ces 300.000 ha permettront «la production d’une huile de table 100% algérienne, avec la possibilité de s’orienter vers l’exportation à l’avenir». Une action qui entre dans le cadre du plan national de développement des cultures stratégiques qui prévoit la mise en valeur de plus d’un million d’hectares dans les wilayas du sud à l’horizon 2028, dont 500.000 ha destinés à la production des céréales et de l’orge, 220.000 ha au maïs, et 20.000 ha aux légumineuses.

Et au ministre de l’agriculture de rappeler que ce plan devrait contribuer à «la réalisation de la sécurité alimentaire et à la réduction de la facture d’importation, de même qu’il permettra de constituer un stock stratégique pour faire face aux crises et aux perturbations climatiques».

«2025 sera la dernière année où l’Algérie importera le blé dur»

Youcef Cherfa  affirmera en outre qu’«il s’agit d’un investissement important» en matière de production, de transformation et de stockage, tout en précisant que «2025 sera la dernière année où l’Algérie importera le blé dur».

Il appellera par ailleurs les investisseurs bénéficiaires de terres agricoles à les exploiter afin de réaliser l’objectif de l’autosuffisance en matière de blé dur, d’autant que la production nationale couvre actuellement 80% de la demande locale en la matière.

Depuis la création de l’Odas en 2020, plus de 54 périmètres agricoles ont été créés pour la mise en valeur des terres à travers les wilayas du sud, soit près de 460.000 ha, selon les chiffres fournis par le ministre. Parmi ces périmètres, 264.000 ha (parcelles de 250 à 1000 ha de superficie) ont été distribués au profit de 431 exploitants, dont 286 exploitants réellement installés, a indiqué Cherfa, qui citera la mise en valeur de 16.000 ha, en plus des 6680 ha cultivés de la superficie exploitable de ces terres estimées actuellement à 96.000 ha.

Les rencontres nationales avec les investisseurs bénéficiaires de terres agricoles dans le cadre du droit de concession auprès de l’Odas, dureront trois jours au cours desquels le ministre se réunira avec 431 exploitants agricoles issus de 9 wilayas du sud, pour écouter leurs préoccupations, notamment celles liées à l’électricité agricole, aux réseaux de communication et à l’ouverture des voies. Les investisseurs des wilayas d’Adrar et Timimoun qui étaient regroupés hier ont appelé à la consécration d’un corridor vert au niveau des ports pour l’importation de matériel agricole destiné à la réalisation des projets de mise en valeur des terres dans les wilayas du sud, ce à quoi le ministre affirmera une prise en charge de toutes les préoccupations soulevées qui seront transmises aux secteurs concernés.

Des objectifs en corrélation avec la stratégie nationale

Cette rencontre a aussi été consacrée à l’évaluation du niveau de concrétisation des projets d’investissement dont les propriétaires ont bénéficié des terrains concédés dans le cadre de la concession, ainsi que la fixation des objectifs arrêtés dans le cadre du programme national de développement des cultures stratégiques (céréales, oléagineux et sucriers, maïs, graines, légumineuses, lait et viande rouge) pour les horizons 2025-2027.

Au cours des deux prochains jours (aujourd’hui et demain), les investisseurs des wilayas de Touggourt, Ouargla, Illizi, Djanet, Ghardaïa, Laghouat et El-Menéa seront conviés autour de la table.

L’occasion pour le ministre de l’agriculture de rappeler les objectifs du plan national de développement des cultures stratégique, un plan inspiré des décisions prises par les plus hautes autorités du pays visant à étendre les zones de production par la bonification au sud afin de répondre à la demande nationale de produits de consommation et réduire la facture d’importation.