MAROC -En attendant le rapport du GAFI, le FMI éloquent envers le Royaume



MAROC  -En attendant le rapport du GAFI, le FMI éloquent envers le Royaume

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), le Maroc qui est passé par une année aux conjonctures particulières et générales peu favorables, s’en est in fine, bien sorti. C’est le constat livré dans le rapport du FMI à l’issue des consultations de son Conseil d’administration de 2022 au titre de l’article IV avec le Royaume.


Le Maroc s’en tire éloquemment donc, si l’on peut dire ainsi, grâce à une réponse politique très ferme des autorités, pour passer outre les retombées néfastes ayant pesé sur l’économie marocaine et mondiale et qui ont déclenché des pressions inflationnistes dans bien des pays dont justement le Royaume.


Ferme mais également rapide, la réaction des autorités (par le biais de subventions qui ont stabilisé le prix du blé et du gaz, de tarifs fixes de l’électricité, de transferts monétaires au secteur des transports et de programmes de crédit subventionnés au secteur agricole). 


On n’occultera nullement la banque centrale du Maroc qui a réagi en resserrant quelque peu l’orientation de la politique monétaire. Bank Al-Maghrib (BAM) a en effet augmenté son taux directeur de 50 points de base à 2 % en septembre, invoquant le risque que des niveaux d’inflation élevés persistants dé-ancrent les attentes d’inflation et déclenchent une spirale inflationniste auto-entretenue. Le FMI indiquera que, le dirham s’est déprécié par rapport au dollar et à l’euro (d’environ 15 et 6%, respectivement), se rapprochant du côté supérieur de sa bande de fluctuation ±5%. 


Bref, sans trop baigner dans l’euphorie, l’heure reste toutefois à l’optimisme du côté des administrateurs du Fonds, dans la perspective évidemment d’un retour à la normale à l’interne, et d’une stabilisation voire d’une amélioration des conjonctures économiques extérieures. Le FMI loue en outre le riche programme gouvernemental des réformes structurelles et en espère la poursuite pour un rebond de l’activité économique au cours de l’exercice actuel afin de le stabiliser autour des 3,5 % à moyen terme. 


 L’inflation qui s’est fait bien ressentir en 2022 devrait baisser en cette année en fonction de la dissipation des chocs des prix des matières premières et dans la perspective que Bank Al Maghrib réduise l’assouplissement de la politique monétaire pour cumuler vers les 4%. Le Fonds a mis un bémol à l’échange, fautif à ces yeux d’un déficit commercial en 2022.


Cependant le FMI prévoit une belle amélioration à partir de 2023, grâce à des éclaircies à travers d’importants envois de fonds et à des entrées touristiques, ainsi qu’à des recettes fiscales plus élevées, provenant de l’impôt sur le revenu des sociétés (en raison de la reprise économique plus forte que prévu en 2021), tandis que la TVA et les recettes douanières ont été stimulées par une inflation plus élevée.  


L’Institution, quant à la politique budgétaire, estime que le budget 2023 est un équilibre nécessaire à des fins de réduction du déficit, de l’atténuation de l’impact social et économique des chocs et du financement des réformes structurelles mises en œuvre ou à venir. Le Fonds ajoute que le Royaume doit déployer de nouvelles mesures fiscales pour accélérer la réduction de la dette publique et reconstituer les réserves budgétaires.  


Il reste toutefois un volet qui hante les esprits et casse l’ambiance et qui se présente comme le fameux grain de sable qui enraye la machine. Aussi bien que le FMI loue les progrès du Maroc enregistrés sur le plan de l’amélioration du cadre de surveillance et de réglementation financière, les prêts du Fonds au Royaume restent suspendus au rapport d’expertise du Groupe d’action financière (GAFI) après une visite de terrain et d’évaluation qui vient de s’achever.


Si cette dernière s’avère favorable, le Maroc sera alors retiré de la liste grise du GAFI lors de la plénière de février prochain.  


Le FMI s’en remet à cet effet aux dires de, l’Autorité nationale de renseignements financiers (ANRF) qui estimait cette visite sur le terrain, « conforme aux procédures réglementaires approuvées par le GAFI et reflète la conviction que le Maroc a respecté tous les axes inclus dans le plan d’action en question ».


Par ailleurs, les administrateurs de l’Institution qui ont salué l’achèvement par les autorités du plan d’action conçu avec le GAFI du FMI soulignent, tout en encourageant les progrès vers la sortie de la liste grise qu’il est essentiel de persister dans la surveillance des expositions des bilans des institutions financières.  


Cela dit, le FMI, qui a reconnu mardi les efforts réalisés par les autorités dans son rapport, salue également et pleinement plusieurs réformes menées actuellement par l’Exécutif, qu’au demeurant le Fonds met en avant, citées en cela comme celles de la protection sociale, de la santé et l’éducation.


« Elles permettraient d’améliorer l’équité et la qualité de l’accès, de mieux cibler les dépenses et de soutenir le capital humain à long terme, ainsi que de réduire la dépendance aux combustibles fossiles, remédier à la pénurie d’eau et réduire les inégalités entre les genres », estime l’Institution financière, ajoutant que « les réformes des entreprises publiques et d’autres initiatives visant à stimuler l’investissement privé stimuleraient la croissance du secteur privé« . 


source: hespress.com

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