MAROC - Addis-Abeba: Le Maroc plaide pour l'opérationnalisation de la ZLECAf



MAROC - Addis-Abeba: Le Maroc plaide pour l'opérationnalisation de la ZLECAf

Le Maroc a plaidé, à Addis-Abeba, devant le Comité des Représentants Permanents de l’Union africaine (COREP) qui poursuit les travaux de sa session préparatoire du prochain Sommet de l’Union, pour l’opérationnalisation effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Rabat estime qu’il s’agit d’une étape décisive pour la réalisation de l’intégration régionale du continent.

Dans son intervention lors d’une réunion du Sous-comité du COREP sur les questions économiques et commerciales, présidée par le Maroc, l’ambassadeur, Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, a souligné que l’opérationnalisation de la ZLECAf constitue une étape cruciale vers la réalisation de l’intégration régionale du continent, insistant sur la nécessité de s’appuyer sur les stratégies et les projets pertinents de l’UA afin d’accélérer ce processus.

L’opérationnalisation de la ZLECAf pourrait apporter des avantages économiques et sociaux importants pour la région, en permettant d’augmenter les revenus, de réduire la pauvreté et d’accélérer la croissance économique du continent.

Selon la Banque mondiale, elle permettrait notamment d’ouvrir un marché de 1,3 milliard de consommateurs, avec un PIB estimé à 2,6 trillions de dollars et pourrait sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté.

Cela devrait contribuer à créer plus d’opportunités et d’emplois pour les citoyens africains, à développer les chaînes de valeur régionales et à renforcer les infrastructures et les bases du commerce intracontinental, a ajouté le diplomate marocain, rappelant que la ZLECAf constitue un accélérateur de la mise en place du marché intérieur africain en vue de parvenir à la création de la Communauté économique africaine prévue par le traité d’Abuja, en 2028.

Selon Rachid Sari, économiste, l’opérationnalisation de la ZLECAf apportera de nombreux gains au continent africain dans les secteurs tels que le commerce et l’industrie ainsi que l’agriculture et les activités connexes, qui permettront d’assurer la sécurité alimentaire. Grâce à l’expérience du continent dans le domaine des engrais phosphatés, l’Afrique pourrait augmenter considérablement ses exportations et garantir la sécurité alimentaire d’un ensemble de pays africains, a-t-il précisé.

L’analyste a souligné, dans sa déclaration à Hespress, que le rôle de pionnier du Maroc au sein d’un groupe de pays africains dans le secteur bancaire et la mise en place de plateformes industrielles pour les engrais agricoles, notamment en Ethiopie, au Nigeria et à la Côte d’Ivoire, lui permettront de créer bon nombre de marchés au sein du continent.

L’activation de l’accord et du principe gagnant-gagnant que le Maroc adopte permettra une augmentation du PIB par des taux supérieurs à 10%, et la création d’opportunités d’emplois dans le Royaume et dans le continent, en particulier dans les pays vulnérables, a expliqué Sari.

D’une autre part, Mohammed Jadri, chercheur en économie, a rappelé le contexte de crises par lequel est passé l’Afrique récemment, lui permettant ainsi d’en « tirer des leçons« , particulièrement en termes de son développement et son progrès qui « ne peuvent se faire que par les Africains eux-mêmes« .

Le chercheur a indiqué à Hespress que les économies des pays africains sont considérées comme largement intégrées, étant donné qu’elles disposent des matières pétrolières, de diverses matières premières et d’un jeune capital humain.

Jadri note également que « l’appel du Maroc à travers l’Union africaine d’opérationnaliser une zone de libre-échange telle que son homologue européenne renforcerait les économies des pays africains, car cela réduirait le coût de production au niveau du plusieurs secteurs industriels« .

Et de conclure, que les produits interafricains bénéficieront d’un marché avec plus d’un milliard et demi de consommateurs, « en plus de la levée des barrières douanières qui augmentera la compétitivité des produits africains exportés vers l’Occident« , et de l’attractivité des investissements africains et étrangers, créant ainsi des centaines de milliers d’opportunités d’emploi pour la jeunesse africaine.


source: hespress.com

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