Algérie-Plus de 5.000 start-up créées : «Nous pouvons faire mieux», selon les experts



Algérie-Plus de 5.000 start-up créées : «Nous pouvons faire mieux», selon les experts


Eu égard aux potentialités et aux mesures incitatives, les 5.000 start-up recensées, comme annoncé dernièrement par le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid, ne sont pas, en termes de volume, au niveau souhaité, et ce, d’après des experts dans l’entrepreneuriat et dans l’économie digitale. Nous pouvons mieux faire, selon eux.


«Il va falloir travailler sur la communication et sur la publicité pour promouvoir les start-up sur le marché algérien afin qu’elles apportent des solutions au profit d’autres opérateurs économiques notamment, pour moderniser leurs entreprises. Le nombre des incubateurs a, certes, augmenté. Mais leur nombre est-il suffisant pour accompagner les start-up et les futurs porteurs de projets? Voire encourager la création d’autres start-up ?», remarque la spécialiste en économie digitale et en entreprise, Hind Benghanem, précisant que le nombre des incubateurs n’est pas suffisant pour accompagner tout ce volume de start-up. Si nous divisons ce nombre sur celui des start-up, poursuit-elle, chaque incubateur est appelé à prendre en charge une quarantaine d’entreprises. «Ce qui n’est pas possible», assure-t-elle. Pour l’experte également en entreprise et en numérisation Yamina Messaoudene, ce nombre de start-up est quand même prometteur. «Nous ressentons l’impact de ce type d’entreprises sur la croissance économique. Le nombre des incubateurs, toutefois, reste bas, car c’est d’eux dont dépend la plupart des projets d’entreprises. Beaucoup de projets, innovants, pourtant, tombent à l’eau faute d’accompagnement», souligne-t-elle. Le rôle d’un incubateur, rappelle-t-elle, ne se limite pas à l’accompagnement pour la création des entreprises mais contribue également à leur pérennité. «Nous constatons, qu’aujourd’hui, la plupart des incubateurs sont implantés dans les grandes villes. Or, nous en avons besoin aussi dans les petites villes où les projets innovants ne manquent pas, et où l’accompagnement fait défaut», rapporte-t-elle.


Pour une approche économique de l’Anade


Concernant les changements qui seront apportés à l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade), comme annoncé également par Oualid, le formateur dans l’entrepreneuriat, Brahim Boughrab, se dit pour une approche économique de cet organisme. «Il ne suffit pas de financer les projets d’entreprises. Il faut une étude de marché au préalable pour recenser les besoins dans chaque secteur avant de valider les projets, orienter ces derniers vers les domaines où il existe une réelle demande et surtout, vérifier si l’écosystème est prêt à accueillir tel ou tel projet. C’est cela l’approche économique», explique-t-il. D’après Benghanem, l’assistanat n’a jamais réellement rendu service à l’économie. «Que ce soit l’Anade ou tout autre organisme de soutien, ces derniers doivent être partie prenante dans les projets retenus, durant quelques années du moins, le temps de les placer d’une façon effective sur le marché algérien ou étranger. Ces organismes sont appelés aussi à réaliser des chiffres d’affaires», soutient-elle. Toujours dans ce registre, Messaoudene estime que la nouvelle Anade doit favoriser les secteurs d’activités ayant un impact positif et rapide économiquement parlant, celui des services notamment. «L’accompagnement des entreprises doit être encadré par un organisme qui maîtrise le terrain, qui soit en contact permanent avec les entrepreneurs afin de recenser leurs besoins, identifier les contraintes et les lacunes. Parfois, de bons projets ne réussissent pas juste parce qu’il y a un manque de maîtrise dans la gestion», conclut-elle en recommandant un partenariat entre l’Anade et les incubateurs.





source: algeriainvest.com

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